Rôle de l'eau et de la temperature sur les taux de développement des nématodes parasites du tractus digestif des ruminants

Abstract

Les conditions climatiques ont un rôle prépondérant sur la distribution géographique et sur les variations temporelles des diverses espèces de nématodes parasites du tractus digestif des ruminants. Sur un exemple tiré du parasitisme des bovins du centre-ouest de l'Argentine, température et précipitation sont parmi les principaux facteurs expliquant l'abondance des principaux genres. L'objectif du travail expérimental était de mesurer l'importance du facteur eau a proximité immédiate des œufs et larves des nématodes (humidité pondérale des fèces), avec et sans celui de la température, sur la partie du cycle de développement allant de l'œuf a la larve infestante. Par des dépôts de fèces d'animaux parasités dans des situations climatiques diversifiées, il est montré que le développement des nématodes de bovins est conditionné en premier lieu par la température, la déshydratation intervenant dans une moindre mesure. Celui des espèces parasites d'ovins, dans des fèces en grains, est par contre conditionné par humidité pondérale puis par la température. Les exigences thermiques et surtout hydriques sont définies en conditions contrôlées sur 8 espèces de bovins, ovins et cervidés multipliées sur ovin. II est établi pour la 1er fois la courbe de taux de développement en fonction de la température pour Ostertagia leptospicularis et celles fonction de l'humidité des fèces pour la même espèce ainsi que pour Cooperia oncophora, Ostertagia ostertaqi. Trichostrongylus vitrinus et Chabertia ovina. L'adaptation aux faibles humidité s'avère être le principal caractère spécifique. La taille des larves infestantes, fonction du volume des cellules intestinales où s'accumulent les réserves lipidiques, est fonction des conditions de développement: elle croit linéairement avec l'humidité des fèces, et est maximale aux températures optimales de développement. Cette variation de taille semble ne pas avoir de conséquence sur la survie des larves; par contre les larves courtes ont une aptitude à migrer diminuée, un processus de dégainement ralenti et l'aptitude a s'installer chez l'hôte parait plus faible. La résistance aux conditions sèches ne s'exprime pas par un déterminisme génétique simple, la sélection d'une lignée de Teladorsagia circumcincta sur ce caractère pendant 5 générations n'a pas fait évoluer le taux de développement aux basses humidités.